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Des conséquences culturelles des systèmes économiques: la révolution culturelle libérale.

L'économie façonne les sociétés. Un lien puissant relie la philosophie et la culture d'une société avec la doctrine économique que l'on peut y trouver. L'idée selon laquelle l'économie n'a de conséquence que sur elle même est assez répandue mais en tout point infondée. ​

Le libéralisme, qui constitue aujourd'hui notre doctrine économico-politique majoritaire, est né à la fin du 18e siècle et constitue une force historique très puissante qui a bouleversé les sociétés occidentales. L'un des mécanismes qui a le plus contribué à ce bouleversement se situe dans la passage d'une logique de production à une logique de consommation. Revenons plus en détail sur ce point.

Les premières ébauches de pensée économique se trouvent chez les Grecs qui par leur communisme aristocratique fondent les pratiques économiques sur la philosophie (par exemple, Platon souhaite faire de la propriété privée un interdit pour le citoyen afin qu'il ne soit pas mû par son désir personnel). Au Moyen âge, les canonistes continuent de fonder l'économie sur la Morale en faisant prévaloir par exemple le principe de justice commutative (dans un échange chaque partie reçoit l'équivalent de ce qu'il donne) ou en interdisant les prêts à intérêt. Jusqu'ici, l'économie est jugulée par la Morale.

La Renaissance et la Réforme ébranlent les esprits, les dogmes et provoquent l'amoralisation de l'économie qui abandonne les règles de modération du gain. L'économie, pour la première fois, fait abstraction de la Morale. C'est avec l'essor du Libéralisme qui naît en réaction aux mercantilismes européens que l'amoralisation de l'économie va atteindre son comble (on le verra très bien avec la mise au travail des enfants, les conditions de travail des ouvriers au 19e, "les ouvriers sont résponsables de leur misère qui est fort utile" disait Charles Dunoyer...).

Si les Physiocrates travaillent encore sur une logique de production (idée du produit net, circulation économique...), les industrialistes et Smith fondent la théorie selon laquelle l'intérêt personnel est le moteur de l'activité économique. C'est par le principe hédoniste (marquant bien ici l'interaction entre philosophie et économie) que Adam Smith fonde sa théorie économique, l'homme désirant la satisfaction maximale par le minimum d'effort. Voici naitre ici l'idée que le Désir est le moteur de l'économie. Malgré les critiques que les pessimistes anglais (malthusianisme...) portent au système capitaliste libéral, le processus continu et l'école classique en vient à conceptualiser l'homme mû uniquement par son intérêt personnel dans la lignée du principe hédoniste: l'Homo oeconomicus. Ce n'est plus la production qui gouverne la doctrine économique, c'est la consommation.

La consommation est donc le moteur du système capitaliste qui met donc tout en oeuvre pour la stimuler. Pour ce faire, deux instruments s'offrent à lui.

Tout d'abord l'idéologie du désir. Cette idéologie puissante trouve son essence dans la réduction du concept de Liberté à celui de réalisation des désirs individuels (l'homme qui est libre devient alors celui qui réalise tous ses désirs, alors que philosophiquement c'est plutôt la capacité à ne pas se soumettre à ses pulsions qui constitue la véritable liberté), puis dans la réduction du désir à l'achat (la consommation). On réduit la liberté au désir et le désir à la consommation.

Le deuxième instrument que le capitalisme utilise est le libéralisme philosophique. En affirmant la liberté comme principe politique suprême, en refusant les obligations imposées par l'Etat, la société ou la Morale, il promeut le libre choix de chaque individu indépendamment des autres. Cette idéologie permet de légitimer la réduction de la liberté au désir et la satisfaction des désirs individuels. Aucune barrière, qu'elle soit Morale ou politique ne doit entraver la liberté d'accomplir ses désirs, de consommer. C'est le concept libéral du "droit naturel" de jouissance qui prévaut sur les structures morales qui ont fondé nos sociétés ("c'est mon droit").

La consommation devient l'absolu du système capitaliste. Ce dernier la promeut par la tentation individualiste et les mécanismes idéologiques que nous venons de décrire. Ce passage d'une logique de production à une logique de consommation n'a pu se faire que par la destruction de tout ce qui s'opposait à l'expression de la pulsion individuelle et de l’individualisme jouisseur. L'Etat, la Morale, l'autorité... autant de structures terrassées par le capitalisme et son avant-garde libérale économico-politique. Même sans aller dans son extrême (qu'est le libéralisme libertarien), le libéralisme à évidemment modifié le visage de nôtre société. La promotion de l'individualisme au profit de la consommation à eu des conséquences dans de très nombreux domaines de nos sociétés et il est évident que l'économie n'a pas de conséquence que sur elle même.

La multiplication des attitudes individualistes (éffondrement du patriotisme, diabolisation de la Nation) et des demandes de satisfaction de pulsions irrationnelles dans toutes nos sociétés (changement de sexe, naissance d'enfant à partir de 3 parents, vente de poupées sexuelles en forme d'enfant...) est évidemment en lien avec ce processus historique qu'est la libéralisation économico-philosophique au profit de l'idéologie capitaliste.


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