Entre Libéralisme et Socialisme: la Devise en solution.
Nous vivons aujourd'hui dans un temps excessif. Les idéologies politiques sont comprises par la plupart comme des camps, des clubs hermétiques qui se tirent chacun dans une direction totalement différente des autres. Le libéralisme est conçu comme un absolu, totalement incompatible avec l'autre absolu qu'est le socialisme. Il est devenu impensable d'oeuvrer pour conjuguer les deux, impensable de combattre l'excès libéral sans se positionner pour la destruction totale du système libéral, impensable de simplement choisir la modération.
Le monde ultra-libéral d'aujourd'hui prône la liberté à outrance. Dénoncer cela ne revient pas à dire que l'on veut supprimer purement et simplement la liberté. Un monde sans liberté et prônant une égalité totale n'est pas plus à envier comme le montrent les différents exemples historiques de l'échec du socialisme totalitaire (URSS, Corée du Nord, Maoïsme...). Nous devons nous souvenir que les idéologies sont des dynamiques, des forces motrices de l'Histoire et pas des points définis. S'il existe un équilibre entre socialisme et libéralisme, il faut pour l'atteindre être libéral au temps de l'URSS et socialiste aux États-Unis , donc se positionner politiquement de manière apparemment antithétique en fonction des contextes mais pour atteindre pourtant le même idéal.
Se pose alors la question de la nature de cet équilibre entre ces deux idéologies si souvent opposées.
La Liberté implique le droit de se hisser au-dessus des autres et de les exploiter; L'Egalité empêche l'exploitation mais implique la diminution de la Liberté d'entreprendre. Les libéraux individualistes défendent la liberté individuelle contre les socialistes qui eux défendent l'égalité pour l'abolition de l'exploitation jusqu'à l'extinction du dynamisme et de l'entreprenariat. Comment alors conjuguer Liberté et Egalité pour ne pas tomber dans la déferlante libérale que nous connaissons actuellement ni dans le socialisme totalitaire dont on connaît les méfaits?
La réponse se trouve dans la devise nationale: Liberté, Egalité, Fraternité.
La Fraternité, cette extension sociale du concept chrétien est la clé de voute, le voussoir central supportant les deux autres composantes du tout complet, sans laquelle ce tout s'effondre. La communion de l'humanité dans un intérêt supérieur permet à la fois à la Liberté de dépasser l'exploitation par l'élaboration du concept d'intérêt géneral, supérieur à l'intérêt individuel, et donc à l'Egalité de ne plus entraver la Liberté puisque cette dernière ne lui nuit plus. La plus grande communauté humaine qui puisse supporter cette élaboration est la Nation. Au-dessous c'est l'instauration d'un communisme communautaire utopique, au-dessus c'est le règne de l'ultra-libéralisme amoral. La Nation, le respect commun d'une culture commune, voilà ce qui efface les dissymétries individuelles (origine, sensibilité, opinions...) devant l'union fraternelle, sans pour autant les détruire. Par la Fraternité, par le respect d'une chose commune, nous sommes unis sans être les mêmes. Nous sommes libres sans exploiter. Nous sommes égaux sans subir l'indifférenciation.
Il apparaît que la vieille devise à laquelle personne ne prête plus attention soit moins une ancienneté poussiéreuse de cet immonde ensemble que constitue le passé si peu respecté aujourd'hui, qu'un concentré de sagesse que les innombrables hommes nés avant nous ont mis des siècles à élaborer. Ravalons notre prétention et notre fierté d'être simplement nés après eux, plongeons-nous dans le savoir qu'ils nous ont transmis et surtout demandons-nous ce que nous allons léguer aux futurs prétentieux qui peupleront la Terre.
Liberté, Egalité et Fraternité.
