Le premier mensonge de la Gauche
À tous les électeurs de gauche qui se revendiquent socialistes: vous vous trompez.
Non seulement la Gauche actuelle n'est pas socialiste mais elle en est l'ennemi, la frange politique qui en France, à le plus nuit au projet socialiste. Revenons pour le comprendre au lendemain de la Révolution Française. Cette révolution historique n'en est pas moins une révolution politique, économique et sociale. En effet elle marque l'avènement politique des idées libérales des Lumières, qui progressent depuis les Physiocrates français, ainsi que l'écroulement du système (économique et social) de l'ancien régime. C'est aussi évidemment l'avènement du véritable vainqueur de la révolution, la bourgeoisie, qui en constitue contrairement à ce que raconte la fable nationale (le peuple menant la révolution pour lui-même) le moteur idéologique.
L'établissement de l'économie libérale ne tarde donc pas à s'accélérer et on commence à ressentir les premiers méfaits du libéralisme (baisse des salaires, mise au travail des femmes et des enfants pour des salaires encore inferieurs, explosion de la mortalité ouvrière...). Pour se défendre contre cette situation, les travailleurs ne peuvent même plus se regrouper légalement, les corporations ayant étés interdites par la première loi mise en œuvre par le système libérale (1791). Contrairement à ce qui avait été prévu par l'école classique d'Adam Smith, la "Main Invisible" ne semble pas concilier les intérêts individuels avec l'intérêt général.
Beaucoup de choses pouvaient être reprochées au système de l'Ancien Régime mais ce qui doit lui être rendu est sa capacité à assurer la cohésion sociale, l'unité du peuple. Avec le projet libéral on voit apparaitre les premières fractures importantes de classe qui sépareront de plus en plus violemment la classe capitaliste (le patronat) et la classe prolétarienne (non propriétaire de ses moyens de production). La prévalence des intérêts individuels sur l'intérêt général, le délitement du lien social, la montée des tensions interclasses, l'impossibilité de rassemblement...voilà les conséquences du projet libéral des Lumières (la Gauche) pour les travailleurs et ce à quoi va s'opposer le mouvement de contestation social de l'époque: le Socialisme. Issu d'un mot de Pierre Leroux, "socialisme" renvoie évidemment à l'opposition avec l'individualisme libéral dont il va se faire au 19e, l'adversaire notamment en Angleterre et en France. Contre l'atomisation de la société par l'idéologie libérale (culte de la concurrence absolue, donc de l'intérêt individuel...) le projet socialiste tentera de ramener de "l'Égalité" dans un monde où la "Liberté" semble dominante. On saisit ici toute l'opposition qui existe entre la Gauche libérale et le Socialisme et ce depuis la création même de ces idéologies.
Comment alors la Gauche a-t-elle pu jouer le tour de force de reprendre à son compte le nom du véritable mouvement qui défendait les travailleurs alors qu'elle fut elle-même et en même temps le parti qui instaura le système libéral dont ils souffraient? La réponse se trouve avec l'étude de l'Affaire Dreyfus, période durant laquelle, craignant un coup d'état de la droite monarchiste, les élus socialistes ont accepté de faire front avec la Gauche libérale pour éviter cette prise de pouvoir. Union qui tua le projet socialiste en le confondant jusqu'à aujourd'hui avec le parti libéral qui ose encore se nommer "Parti Socialiste".
Socialistes qui votez à gauche, êtes vous sûrs d'être socialistes?
