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Nous avons peur de notre histoire


La course en avant des temps modernes, que ce soit technologiquement ou dans l'affirmation des libertés économiques et sociales, traduit la peur de ce qui fut et qui semble nous poursuivre. Notre passé et notre Histoire ne semblent plus être autre chose qu'un ramassis d'heures sombres duquel la philosophie des Lumières nous à sorti de manière providentielle. Nous oublions le triste passé sauf lorsqu'il faut faire repentance (flagellation annuelle pour excuser la France, comme si elle était une idée intemporelle figée et responsable d'elle même tel un tout insécable en fonction des époques et générations, de la collaboration, de la colonisation...). L'idéologie dominante proscrit toute tentation conservatrice ou tout héritage culturel autre que celui légué par la philosophie libérale. Ceci s'explique par l’hystérie progressiste qui est majoritairement celle de la Gauche moderne. Ce ralliement à la téléologie kantienne (celle des Lumières en général) ne jurant que par le « sens de l'histoire » implique de concevoir les différentes civilisations classées entre elles en fonction de leur proximité avec la Raison qui soi disant gouverne notre société si supérieure aux précédentes (notons que certains philosophes de l'époque, comme Rousseau ou Herder, critiquaient cette philosophie de l'Histoire). Cela implique aussi de considérer les états antérieurs de notre société (et donc nôtre histoire) comme intrinsèquement « réactionnaires », archaïques et mauvais.

Voici donc la clé philosophique qui permet à la Gauche de justifier sa religion du progrès (dont l'expression hystérique caractérise aujourd'hui malheureusement l'électeur de Gauche) et qui l'amène à la conclusion que chaque pas en avant est un pas dans la bonne direction.

Cette fuite en avant s'inscrit logiquement dans le programme libéral de cette Gauche des Lumières. La définition libérale de la liberté, celle faisant de l'individu un être capable de s'affranchir de toute détermination n'ayant pas été choisis par lui (nationalité, sexe, apparence...) contribue à la formation d'individus déracinés, « hors sol ». Pour les libéraux, l'émancipation passe forcément par une rupture avec toute obligation communautaire (comme la nation) et c'est pour cela qu'ils ne peuvent appartenir à aucune autre patrie que celle du marché mondial. Voilà en quoi la peur de l'Histoire alimente la métaphysique du progrès elle même étant l'un des bœufs du labour libéral. Atomisation de la société pour la construction d'individus mobiles (principale vœux du capitalisme) et dont les liens avec autrui ne se font plus par aucun partage commun (chacun étant détaché de sa patrie et de son histoire et même désormais de la famille) mais par l'échange marchand. La critique portée ici à la Gauche ne doit pas être confondue avec une critique du Socialisme. Le Socialisme n'est pas la Gauche et la Gauche n'est pas Socialiste (cette question fera l'objet d'un article ultérieur) et les penseurs socialistes (de Proudhon à Marx) du 19e critiquaient cette destruction du lien social.

Ainsi l'Histoire n'est plus là que pour rappeler que « maintenant c'est mieux qu'avant » alors que ses rôles fédérateur (sentiment d'unité nationale, régionale...), social (rassemblement par la culture commune qu'elle soit culinaire ou symbolique, célébrations en tout genre...) et infra-structurel (les valeurs actuelles sont les antidotes des erreurs passées) sont balayés par le discours libéral des élites, des médias « mainstream » et du culturo-mondain omniprésent.


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